Modèle d'affaires dans l'industrie du disque

Que devient Napster ?

Napster existe-t-il encore ? La réponse est oui !
Après avoir suivi la même stratégie qu’Amazon.com, à savoir la vente de morceaux libres de droits (sans DRM) au format mp3, la question demeure de la perennité de cette entreprise dont le modèle est limitée aux USA, la Grande-Bretagne, et le Japon.
Ayant accusé de lourdes pertes en 2006 (voir l’article à ce sujet), l’année 2007 voit les pertes réduitent de moitié (16,4 millions $ contre 36,8 millions $).
La transformation du modèle de revenus ne semble pas encore porter ses fruits. Le chiffre d’affaires 2007 progresse, mais faiblement de 111 millions de $ à 127,4 millions de $ (+ 14%). Le nombre d’abonnés revendiqués au 31 mars 2008 est de 760 000 contre 743 000 au 31 décembre 2007. Rappelons que Napster revendiquait 830 000 abonnés l’an dernier !
L’avenir de Napster semble loin d’être garanti !

napsterlogo

|

TOTAL MUSIC : quand l'industrie du disque entend reprendre la main dans le numérique

Depuis 2007 Videndi Universal Music tente de mettre en place une plate-forme unique de téléchargement disponible sous forme d'abonnement connue sous le nom "Total Music" (cf. ici ou ). Cette plate-forme rassemblerait la totalité des catalogues des quatre majors. Universal Music tente de reprendre la main en imposant à Apple et autre Amazon un concurrent de taille mondiale et capable de rivaliser avec ces derniers. On parle d'un abonnement de 5$ par mois.

Autant dire que cela correspond à une licence globale dont la France a tenté de vanter les mérites. En vain, notamment à cause du lobbying intense ...d'Universal Music!

Cependant, si une telle plate-forme vanait à voir le jour, elle ne serait pas sans constituer une menace concurrentielle telle qu'elle en inquiète le DOJ (Deprtment of Justice) aux USA! Pour cet oligopole de longue date, il y a dans le déploiement de cette plate-forme, une manière de dicter ses lois aux autres acteurs et les abus de position dominante ne tarderait vraisemblablement pas émerger, comme l'exclusivité de nouveautés, des prix très bas, des ventes liées.
Bref des actions classiques lorsqu'un acteur domine le marché et est un position dominante. On est très loin d'une offre de service, qui seule nous semble constituer une porte de sortie à la crise des ventes dans cette industrie.
|

Personnalisation, valeur d'usage et avenir de la musique : réflexion sur trois ans de blog

Personnalisation, valeur d'usage et avenir de la musique. [Février 2008]

La révolution numérique dans l'indsutrie de la musique est une révolution comparable à celle qui se déroule dans bien d'autres secteurs : la révolution du client.
La trop forte focalisation des médias et des analystes sur la technologie (piratage, P2P, taxes sur les supports, DRM) au détriment de la nouvelle place du client dans la création de valeur est un handicap fort pour comprendre les mutations en cours dans cette industrie.

La technologie est envisagée par l'oligopole mondial comme un problème et un ensemble de contraintes supplémentaires qui mettent à mal leur modèle d'affaires. Il faut bien comprendre le rôle de la technologie. En tant que telle, elle ne change pas grand chose à part dématérialiser le produit. Ce qui change tout c'est que lorsque le client accède à la technologie alors celle-ci change radicalement son comportement dans deux directions:
1) Le client ne souhaite plus payer la musique;
2) Le client veut disposer de la musique "anytime anywhere";
Le client cherche à tirer profit de la technologie numérique dans ses usages (baladeur numérique, téléphone mobile, écoute multi-postes au domicile, lecteur auto). La disposition à payer du client est fortement dépendante du potentiel d'usage du numérique, aujourd'hui bridé par les DRM. Les majors veulent faire payer chaque usage, le client veut payer une fois pour tous les usages. Cette opposition traduit deux conceptions: l'une centrée sur le produit (majors), l'autre centrée sur la valeur d'usage, le service (client).

La révolution technologique transfert le pouvoir au client en lui offrant un potentiel d'usage inégalé qui ébranle le modèle de revenus et le modèle d'affaires de l'industrie musicale. Arqueboutée sur la notion de produit, l'industrie du disque s'empêche de repenser son modèle d'affaires autour de la notion de service musicale en adoptant une vision du marché centrée sur le client et nons sur le produit.

Concevoir des services musicaux nécessite de comprendre le potentiel de la technologie numérique et de l'exploiter pour le combiner avec d'autres services à valeur ajoutée.

Quels services sont imaginables?
- Les services numériques:
téléchargement avec encodage de plusieurs niveaux de qualité (256 kb/s et supérieur);
- personnalisation des recommandations (comme Amazon le pratique en combinant différents algorithmes de filtrage collaboratif);
- abonnement à des chaînes de radios personnalisés (type Last.fm);
- hébergement de la musique sur serveur sécurisé disponible partout dans le monde;
- partage de la musique achetée avec un réseau d'amis;
Ces services existent d'ores et déjà début 2008 mais aucun acteur de taille mondial ne les propose de façon efficace et simple pour une tarification intéressante.
Ces services doivent se combiner à d'autres services:
- alertes sur les concerts;
- merchandising de produits dérivés (livres, T-shirt, etc...);
- tarifs spécifiques pour les concerts;
- accès aux enregistrements de concerts sous forme de CD après le concert ou en VOD à domicile;
Encore une fois, ces services existent tous en 2008 mais ils ne sont pas combinés avec les précédents ou très faiblement sur last.fm
Il existe donc un potentiel important de développement dans l'industrie du disque dès lors qu'une offre structurée et complète sera proposée aux clients. Celui qui l'initiera pourrait prendre une place nouvelle dans l'industrie de la musique.
|

Bilan de l'année 2007 pour l'industrie musicale

Après trois mois d'absence sur ce blog (du fait de ma mission au Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche), il est temps de dresser un bilan de cette année 2007 pour l'industrie musicale.
Le marché mondial reste très déprimé et les ventes de musique numérique ne compensent pas (malgré leur progression) la chute des ventes physiques.

En revanche, les revenus liés au spectacle vivant continuent de croître tant aux USA qu'en Europe. Plusieurs maisons de disque ont acquis des tourneurs tant cette activité semble constituer une alternative en termes de source de revenus.

L'année 2007 aura été marquée par l'abandon des DRM par plusieurs maisons de disques, dont EMI qui au travers de la plate-forme d'Apple propose des morceaux et des albums dans des formats sans DRM et encodés avec meilleur niveau de qualité(iTunes +). Du coup les morceaux sont vendus 1,29€ au lieu de 0,99€. L'arrivé d'Amazon.com aux USA sur le marché de la vente numérique sans DRM n'a pas encore donné des signes de basculement définitif vers des formats libres de restrictions d'usage. La vraie question des DRM est en fait totalement polluée par la volonté des majors de se défaire de la suprématie totale d'Apple sur le marché numérique. En effet, Universal Music a annoncé la vente de musique sans DRM mais pas sur la plate-forme iTunes. L'abandon des DRM par les majors ressemble plus à la volonté de mettre fin à la domination d'Apple en offrant la possibilité aux clients de charger leur musique dans n'importe quel lecteur digital portable plutôt que d'abandonner définitivement les DRM pour faciliter la vie des utilisateurs.

L'année 2007 marque aussi la montée en puissance des réseaux téléphoniques mobiles dans la distribution de la musique sous format électronique. A cet égard, l'arrivée de Nokia comme acteur majeur de ce marché laisse présager des luttes sans merci pour le partage de la valeur ajoutée dans ce secteur. Il n'est pas certain que ce sont les majors qui en sortiront vainqueurs tant le contrôle du client final sera le maillon clé de la réussite. Les acquisitions de l'année 2007 de Nokia pour construire une offre de services en ligne - OVI- montre bien la détermination des construteurs pour capter la valeur ajoutée liée à la musique. Les opérateurs mobiles tentent également de s'approprier une partie de la rente en investissant dans la production de musique comme SFR en France. L'arrivée d'Apple avec l'iPhone complique encore un peu le modèle économique de ce type de distribution puisque le constructeur californien exige qu'une partie de la facture lui soit reversée. Pour la musique, Apple parie sur le wi-fi (inclus dans l'iPhone) pour le téléchargement depuis son iTunes Music Store et tente ainsi de contourner les opérateurs mobiles et leurs plate-formes.

Enfin, l'année 2007 est surtout l'année où le marché du jeu vidéo a égalé le marché mondial de la musique selon un article du Monde en date du 27 décembre. Cette évolution, jamais réellement prise en compte par les industriels du disque, traduit bien les évolutions dans la consommation des biens culturels de divertissement. L'industrie du disque a été incapable de s'adapter à cette évolution et de lui apporter une réponse quelconque. Aujourd'hui, l'industrie du jeu-vidéo innove, particuièrement Nintendo, et attire des nouveaux clients vers ce loisir (adultes, personnes âgées, femmes). Il est à craindre que l'industrie du disque ne soit balayée à terme par cette industrie bien plus puissante et au modèle économique très controlé (maîtrise technologique des consoles, licences, brevets, innovation).

L'avenir de l'industrie musicale s'est considérablement assombri en 2007 tant les nouveaux acteurs ont pris pied dans cette industrie.
L'année 2008 sera vraisemblablement une année charnière pour certaines maisons de disque et une année de consolidation avec des rachats et des acquisitions.



|

La musique, nouveau produit d'appel des FAI. Quel intérêt?

Neuf Télécom a lancé en cette fin d'été une offre de téléchargement légale dont on peine à comprendre l'intérêt malgré le buzz marketing autour de cette offre qui oublie de préciser les nombreuses conditions restrictives.

On a réellement le sentiment qu'Universal Music tente de tout faire pour échapper à la domination d'Apple. Après le refus de distribuer des morceaux sans DRM sur iTunes, l'offre Neuf Telecom s'avère être incompatible avec l'iPod et l'iPhone et le Mac. Alors qu'Apple domine toujours le marché de la musique en ligne au niveau mondial, Universal prend le risque de se passer de 70% des acheteurs potentiels. La stratégie d'Apple a mis les maisons de disque dans une situation de dépendance qui n'existait pas à l'ère de la distribution physique. Les errements successifs des majors se payent donc chers. Universal entend s'associer à Amazon pour vendre sa musique sans DRM. Si on peut, en tant que client, se féliciter d'une plus grande concurrence dans la distribution, on reste très sceptique sur la nouvelle offre Neuf Telecom / Universal.

Quelle est-elle précisément?

1) Il s'agit en fait d'une offre de location ! Si vous cessez de payer votre abonnement à Neuf, plus de musique! Il faut renouveler votre engagement tous les mois. Le terme illimité est donc totalement fallacieux. Si je change de FAI, que deviennent les morceaux pour lesquels j'ai payé ? Ils disparaissent?
2) Je ne peux m'abonner qu'à un catalogue de genres, par exemple "chansons françaises" sinon je dois payer 4,99€ par mois. L'éclectisme est donc banni par Universal. Le client appréciera.
3) Cela ne fonctionne que sous Windows Media Player et qu'avec un nombre restreint de baladeurs numériques (absence du Zune et de l'iPod!) et on ne peut transférer sa musique que sur 3 ordinateurs et 3 baladeurs. Rappelons que Faiplay d'Apple autorise 5 ordinateurs et un nombre illimité d'iPods.

Alors même que toutes les offres d'abonnement en musique ont jusqu'à aujourd'hui échoué, on attend avec impatience les chiffres d'abonnés dans les mois qui viennent.
|

Test de Starzik.com : une plate-forme multi-format française

logostarzik
Dans l'ère nouvelle de la musique numérique sans DRM, les offres sont encore peu développées même si il y a désormais plusieurs plate-formes offrant des morceaux sans DRM. Parmi celles-ci, Starzik.com, une société française ayant démarré il y a deux ans, propose un catalogue, certes limité (mais pas dénué d'intérêt) d'environ 600 000 titres, composé essentiellement de morceaux provenant de labels indépendants fournis par l'agrégateur The Orchard.
logotheorchard
Les morceaux sont proposés sans DRM et dans différents formats (mp3, AAC, WMA, Ogg, FLAC).
Le client choisit son format au moment du téléchargement. Les prix sont de 0,99 euro par titre, moins chers donc que les morceaux iTunes Plus (1,29 euros).
On a donc testé cette plate-forme en téléchargeant le dernier album des White Stripes.
Voici le résultat de notre expérience:
- On s'inscrit assez rapidement, on trouve rapidement des albums et des morceaux sur un site au design parfois un peu confus;
- il est impossible de télécharger un album en entier d'une seule traite; il faut procéder morceaux par morceaux ce qui est très fastidieux;
- le paiement s'effectue par carte bancaire (d'autres moyens existent); on notera que la barre du navigateur n'affiche pas "https" et pas de cadenas (en fait tout ceci est dans un frame qui fait que cela ne s'affiche pas, cela ne rassurera pas certains clients);
- le téléchargement est assez rapide;
- l'encodage des morceaux est moyen (151 kb/s), on aurait préféré du 192 kb/s en AAC (il y a du FLAC pour ceux qui veulent);
- le rapatriement dans iTunes est un pur cauchemar car les méta-données sont très mal renseignées (même champ artiste/titre; pas de nom de l'album, pas de n° de morceaux) mais cela fonctionne assez bien musicalement parlant après beaucoup d'efforts.

Conclusion: Starzik est un bel effort pour développer la musique en ligne sans DRM en faisant confiance au client. Il n'en demeure pas moins que certaines faiblesses subsitent: interface web peu agréable, pas de téléchargement entier d'album, intégration avec iTunes très limitée. Sur un tel site on mesure encore davantage l'extraordinaire simplicité d'iTunes qui n'a pas d'équivalent à ce jour. Les prix et les formats ne font pas tout, l'expérience utilisateur compte beaucoup. iTunes a encore de beaux jours devant lui.
|

LaLa.com déjà fermé ?

Le service Lala dont nous parlions il y a peu semble déjà en fin de vie ! Peu convaincu par les tests effectués, cela ne surprend guère tant le modèle économique semblait fragile et coûteux en bande passante (du streaming worldwide !) Fermeture temporaire? Nul ne sait. iTunes n'a pas encore trouvé son rival !
|

Où en est Napster ?

logo
Au 31 mars 2007, Napster termine son année fiscale avec un chiffre d'affaires de 111,1 millions de $ en hausse de 17% par rapport à l'année 2006. Les pertes continuent de s'accumuler puisque l'entreprise a encore enregistré une perte de 36,8 millions de $ sur l'année fiscale. On rappelle que le modèle économique de Napster est celui d'un abonnement (ou location de la musique). Ce modèle, malgré les annonces concernant le nombre d'abonnés (830 000 en croissance de 37% par rapport à 2006), peine à s'imposer auprès des consommateurs. A tel point que les dernières annonces de Napster montrent bien une inflexion dans sa stratégie en devenant opérateur marque blanche pour des opérateurs téléphoniques (NTT Docomo, Swisscom), des constructeurs (Motorala). Bref, le modèle réel de Napster s'oriente vers le B2B offrant un catalogue de titres et des services à des clients cherchant à développer une offre de musique sur les mobiles, seule alternative envisagée par de nombreux acteurs pour contourner l'indétronable iTunes Music Store. Cette réorientation stratégique suffira-t-elle à garantir un avenir à cette entreprise qui n'a toujours pas gagné d'argent depuis son rachat par Roxio.
|

iTunes Music Store n°3 aux USA

Selon l'entreprise d'étude de marché NPD, iTunes Music Store serait n°3 du marché de la musique avec 10% de part de marché derrière Wal-Mart (15,8%) et Best Buy (13,8%), mais devant Amazon (6,7%). La suprématie d'Apple s'accentue encore alors même que les plates-formes de vente en ligne se multiplient. Les deux premières enseignes vendent majoritairement des CD même si elles sont présentes en ligne. Amazon devrait lancer la vente en ligne dématérialisée sous peu et sans mesure de protection (DRM)
|

Connect débranché ! Sony ferme sa plate-forme de vente en ligne de musique

Image 2Sony vient d'annoncer la fermeture de son service de musique en ligne Connect. Cette plate-forme de vente de musique digitale n'a jamais réellement décolée. Ne fonctionnant au départ qu'avec les lecteurs de Sony supportant le format ATRAC3, offrant une catalogue limité, Connect n'a jamais constitué une réelle menace pour iTunes. Cet échec démontre bien que les majors n'ont pas su développer le bon modèle de distribution en ligne, restant enfermé dans des représentations dépassées (format propriétaire, restriction d'usage). Connect sera réonrienté pour vendre des contenus pour la Playstation et les ebooks.
|

Comment dépasser la domination iTunes : les réponses plus ou moins convaincantes de Lala.com et NuTsie

iTunes est incontournable, c'est un fait qui agace plus d'un acteur dans l'industrie du disque.
Comment s'en débarasser ? Personne n'a, à ce jour, trouvé la réponse.
Donc, la question devient comment composer avec iTunes?
Beaucoup de programmes tentent de lui ajouter des composants, des services, etc... Certains tentent de s'appuyer sur certaines caractéristiques de ce logiciel incontournable sur la plate-forme Windows pour offrir de nouveaux services.

Premier tentative, NuTsie.
Ce service consiste à s'appuyer sur la bibliothèque musicale de l'internaute (qui techniquement est un simple fichier xml). En uploadant ce fichier xml vers le site de NuTsie celui-ci est en mesure de streamer votre musique sur votre téléphone mobile si les morceaux qui constituent votre bbliothèque sont également sur ses serveurs. Il faut installer un logiciel sur le téphone portable pour écouter la diffusion. Je n'aipas testé ce service dans la mesure où mon téléphone Sony Ericsson ne fait pas partie de la liste des 15 téléphnes supportés (essentiellement, Nokia et Samsung). Ensuite je doute que NuTsie possède les droits de diffusion de Pascal Comelade! L'entreprise déclare avoir les droits sur 500 000 morceaux (il y en a 5 millions sur iTunes). (Lire un article de USA Today sur un essai du service). NuTsie se comporte comme une web radio qui diffuse une playlist vers un mobinaute. C'est astucieux, mais on peine à comprendre comment cette société gagnera de l'argent. En vendant des profils d'utilisateurs ? Grâce à de la publicité en début de morceau ? On ne voit pas bien d'autant que les nouveaux téléphones embarquent aisément des cartes de stockage de 2Go (largement suffisante pour l'utilisteur moyen) et l'iPhone est un iPod.
nuTsie_home_v3xx

Seconde tentative, Lala.com.
L'idée consiste à offrir la possibilité d'accéder à sa bibliothèque iTunes depuis n'importe quel ordinateur dans le monde. Lala vous permet ensuite d'écouter vos morceaux. Bien, très bien se dit-on ! Sauf que... Sauf que c'est un peu plus compliquer que cela et plus problématique de notre point de vue et après un essai peu concluant. Explications:

Après téléchargement d'une application (lala player), votre bibliothèque est scannée et importée dans votre compte créé sur lala.com. et on se dit que tout est fini et que l'on profitera de sa musique chez n'importe qui. Mais il y a un gros mais. Il faut uploader sa musique !!!! Et la ça se complqiue singulièrment car lorsque l'on a comme moi plus de 5 000 morceaux à charger, cela est quasi impossible (24 Go!). En outre, le scan ne tient pas compte de certains morceaux. Sur 5093 morceaux dans ma bibliothèque, 4092 ont été identifiés. La différence : les morceaux achetés sur iTunes Music Store ! Assez limitatif du coup. En outre, je n'ai pas réussi l'upload (4% de morceaux uploadés et crash de lalaplayer). La société a obtenu de Warner Music le droit de vendre des albums digitals (pas de vente au morceau) et ceux-ci peuvent se charger directement dans l'iPod sans passer par iTunes. Autre possibilité la vente de ces CD aux membres de la communauté (mais qui achète encore des CD?).
Image 1
Cette tentative intéressante nous semble encore bien problématique techniquement et il y a de fortes chances qu'Apple ne reste pas inactive face à ce genre de contournement de son système iPod+iTunes. A suivre....
|

Le rapport Pfeiffer Consulting: Why the audio CD is dying ...and what will replace it

Le cabinet d'analyses et de conseil Pfeiffer Consulting livrent souvent des analyses pertinentes sur les nouvelles technologies numériques.
L'un de ces derniers rapports intitulé "Why the audio CD is dying ...and what will replace it" (disponible ici) , au titre explicite es très intéressant et pointe les causes profondes de la crise du disque. Parmi les éléments pointés, la symbolique produit, l'expérience d'achat de la musique en magasin, la possession de la musique, le prix.
Il est réconfortant de voir qu'un certain nombre d'analystes mettent en évidence les facteurs réels de la crise de la musique en dépassant la question trop simple du piratage qui n'a été qu'un accélérateur de la crise. A lire absolument !
|

Une analyse du marché américain de la musique en 2006

Une analyse du marché américain de la musique en 2006.

Le RIAA vient de publier les données de ventes aux USA pour l'année 2006.
Les données détaillées permettent de se rendre compte des mutations importantes du marché en peu de temps.
Les ventes de musique hors CD représente désormais 16% du total des ventes en chiffres d'affaires contre 9% en 2005 et 1% en 2004.
Une analyse des chiffres montre que le marché physique chute de 13,6% en 2006 (en valeur) et seulement de 6,2% lorsque l'on inclut les ventes de musique numérique.
On assiste donc à une transformation extrèmement rapide de la consommation des supports alors même que de nombreux acteurs tiennent un discours alarmiste en pointant l'insuffisante part du numérique. L'examen des chiffres nuance singulièrment le propos ! (cf. graphique ci-dessous)
Plus encore, le marché en volume progresse ! Et ce depuis 2004 ! En unités vendues (albums), le marché a progressé de 20% en 2003-2004, 35,9% entre 2004-2005, 21,6% entre 2005-2006. Le constat est donc très différent de ce que l'on entend : le marché progresse mais les prix ont baissé, voila ce que les chiffres disent !
L'industrie semble donc avoir compris que vendre des fonds de catalogue à des prix supérieurs à 15 ou 20 euros était une impasse. Le prix moyen d'un album de fonds de catalogue est désormais de aux alentours de 8 euros et un albume numérique est vendu 9,99 $ ou €
US_market

Ce qui frappe davantage, c'est la part très importante de la musique "mobile": elle représente en terme de chiffre d'affaires quasiment l'équivalent des plates-formes de téléchargement: 774,5 millions de $ pour la musique mobile contre 878 millions de $ pour le téléchargement légal. Le marché américain de la musique mobile semble donc bien plus porteur que le marché français. Le marché américain a progressé de 83,7% en 2006.

Par conséquent, le marché est en pleine mutation: le support physique continue son inéxorable déclin mais la musique digitale semble enfin avoir pris le relais. L'industrie semble avoir compris que la demande de multi-support devait être satisfaite et les catalogues sont enfin disponibles à des prix raisonnables sur les principales paltes-formes comerciales. Reste que l'industrie doit faciliter l'usage de la musique en assouplissant encore les DRM. EMI semble l'avoir compris.
|

Deux ans d'analyse en ligne de l'industrie du disque

Ce site a démarré en février 2005 pour permettre une mise à jour permanente d'un cas pédagogique déposé à la Centrale des Cas et des Médias pédagogiques en 2004. Deux ans à l'échelle du web cela me semble une éternité! Maintenir un tel site exige un suivi très régulier des acteurs et des faits. Mais ce suivi régulier montre plusieurs choses intéressantes sur la situation de l'industrie du disque:
- La donne n'a guère changé en deux ans. Les maisons de disque cherchent à maintenir un modèle totalement dépassé. Elles raisonnent toujours sur des produits au lieu de raisonner sur des clients alors même qu'Internet offre un potentiel gigantesque en terme de gestion de la relation client.
- Le marché légal ne cesse de diminuer, lentement mais sûrement;
- les plates-formes légales de distribution échappent de plus en plus aux maisons de disque qui perdent leur pouvoir de négociation;
- Apple domine outrageusement ce marché de la distribution numérique sans que les rivaux n'entament cette domination;
- les protections techniques (DRM) sont certainement en train de vivre leurs dernières heures;
- on assiste enfin à des débuts intéressants d'utilisation de la technologie pour améliorer le service au client et accroître les ventes (Last.FM, TuneGlue).
En bref, le repositionnement stratégique de l'industrie du disque n'est toujours pas visible malgré quelques consolidations ça et là. Cela en dit long sur la vision stratégique des dirigeants de cette industrie et sur la force de cet oligopole mondial. Cependant, il ne serait pas étonnant que l'on assiste à des ruptures dans les mois qui viennent (fin des DRM en Europe, rachats de grande envergure, modèle économique radicalement différent (gratuit)). C'est pour cela que je vais continuer à faire vivre ce site en postant régulièrement les informations importantes de mon point de vue et et quelques analyses.
|

Personnalisation, CRM et musique :Tuneglue mixe Last.FM & Amazon

tuneglue1
Les plate-formes de vente en ligne n'ont pas encore réellement déployé le potentiel des technologies de l'information et plus particulièrement dans le domaine de la personnalisation de l'offre aux clients. Si Amazon fait de son algorithme de filtrage collaboratif un avantage concurrentiel indéniable dans la vente de livre, dvd et autres CD (la pertinence des recommandations est généralement assez bonne, en tout état de cause meilleure que celle de ses compétiteurs), force est de constater qu'une plate-forme comme iTunes n'a pas réellement tiré partie des technologies pour recommander des achats à ses clients. Son moteur de recommandation s'avère très limité au regard de celui d'Amazon et ... n'est plus visible cette semaine.
Dans ce contexte, l'expérience dénomée TuneGlue constitue enfin une avancée intéressante. S'appuyant sur la solution Last.FM elle-même expérience intéressante de communauté relationnelle autour de la musique, et croisant les données de Last.FM avec celles d'Amazon, la solution permet de visualiser de façon graphique les liens entre les artistes et de découvrir de nouveaux artistes, d'accéder à des informations sur les artistes et d'acheter des albums sur Amazon (UK) (voir illustration).
tuneglue2

tuneglue

Rappelons pour ceux qui ont manqué l'épisode Last FM, que ce logiciel installe un plug-in sur votre bibliothèque musicale de votre ordinateur et vous propose d'écouter une radio en streaming diffusant de la musique qui est susceptible de vous plaire.
lastfm
Vous pouvez également partager votre passion musicale grâce à des outils de communication; on est donc face à une solution qui croise réseaux sociaux et approche marketing. En effet, les labels musicaux peuvent référencer leurs artistes et les "proposer" à l'écoute. Cinq ans après l'introduction d'iTunes, l'industrie du disque semble enfin comprendre que son marketing doit se digitaliser et utiliser les technologies de filtrage collaboratif afin de mieux cerner les attentes des clients !
|

La fin d'un monde: la liquidation de Tower Records!

towerstores

Le distributeur mondialement connu Tower Records va fermer tous ses magasins aux USA d'ici le 31 décembre 2006 (voir article du journal "Le Monde" du 2/10/ 2006).

La disparition de cette chaîne de distribution symbolise largement la fin d'un monde, celui des supports physiques de la musique et les circuits de distribution afférents. Le passage des supports vinyl et cassette audio au support CD a été très profitable pour les producteurs et les distributeurs jusqu'à la dématérialisation de la musique et sa distribution numérique de façon légale ou illégale sur le réseau Internet.

On peut donc s'attendre à la disparition programmée à plus ou moins brève échéance d'autres distributeurs de disques comme Virgin, et la Fnac en Fance. La seule chance de ces distributeurs est d'avoir un portefeuille de produits plus vaste que la musique. Mais le marché du DVD Vidéo semble d'ores et déjà touché par le piratage et l'émergence de la vidéo à la demande (VOD) ne semblent pas offrir de perspectives de croissance élevées.

tower2
(Source des images : http://www.towerrecords.com)
|

Zuniversal ! La taxe Universal après la taxe sur lacopie privée, ou comment payer 3 fois sa musique.

Le New-York Times annonce que Microsoft a signé un accord avec Universal qui accorde à cette dernière des reversements financiers liés aux ventes du baladeur numérique Zune. Comme le note le quotidien américain, il s'agit là d'une rupture sans précédent dans le modèles d'affaires. Universal semble à l'origine de cette demande. Universal aurait fait pression sur Microsoft pour licencier son catalogue. On sait que le Zune dispose d'un partage de la musique grâce à une connexion Wi-fi qui n'enchante guère les ayants droits.
Force est de constater que l'arrivée du Zune marque une étape importante dans le développement du marché de la musique digitale qui aiguise les appétits des acteurs. Lorsque ce baladeur sera disponible en France, le consommateur payera-t-il trois sa musique: une fois en achetant le baladeur qui est frappé d'une taxe reversé à la SORECOP (qui reverse aux maisons de disque), une seconde fois lors de l'achat du morceau sur une plate-forme en ligne, une troisième fois en achetant un Zune qui reversera des royalties à Universal !!
|

EMI-Warner : pas de fusion en vue !

Juillet 2006 - EMI tente toujours de se rapprocher d'un autre major, mais en vain. Après la fusion Sony-BMG, EMI se retrouvait dans une situation délicate. La tentation était grande de fusionner avec Warner, ce qu'EMI s'est empressé de tenter de réaliser une telle fusion. Warner vient de rejeter les dernières offres faites par EMI qui valorisaient Warner à 4,6 milliards de $.
|