Sacem
La crise de la musique ? Quelle crise ? Rapport Sacem 2008
10/08/2009 15:51 Filed in:
Droits numériques et protection des
auteurs | Marché
français
Comme nous le notions l’an dernier à la même
époque, la crise de la musique n’est pas
celle que l’on veut nous faire croire.
En effet, le rapport annuel 2008 de la SACEM permet, encore une fois, de fortement relativiser les discours catastrophiques des acteurs de la filière musicale. Non,la situation est très loin d’être catastrophique du point de vue des artistes en termes de droits perçus.
Les chiffres 2008 affichent une très faible baisse des droits perçus (-0,4%) soit 755,8 Millions €, soit leur niveau de 2006 (voir graphique) . On est donc très loin du discours des maisons de disque qui constatent une baisse beaucoup plus significative de leurs ventes depuis plusieurs années et donc de leur chiffre d’affaires (pour celles qui ne sont pas éditrices et donc détentrices des droits de diffusion).
source: SACEM, rapport annuel 2008
Les montants des droits au titre de la copie privée sont quant à eux en légère baisse (-4,2%, voir graphique) malgré la multiplication des supports taxés par les décisions de la commission Albis (voir article sur cette commission), preuve que les consommateurs achètent de nombreux supports à l’étranger par le biais d’Internet pour échapper à cette taxe incohérente (taxer la copie privée alors même qu’elle est interdite par la loi est une belle incohérence de notre droit fiscal).
source: SACEM, rapport annuel 2008
Si la SACEM se plaît à mettre en avant la baisse des droits liés aux supports physiques (disques et DVD), elle ne met jamais en avant la progression des plates formes de distribution numériques, ou pour dire simplement qu’elles ne compensent pas à ce jour la baisse des revenus physiques. Constatons tout de même avec la SACEM que la progression des droits liés aux ventes numériques est de 41 % en 2008 (voir graphique) : c’est la catégorie de droits qui croît le plus fortement depuis deux ans !
source : SACEM, rapport annuel 2008
Il serait temps en 2009 que l’industrie musicale cesse de nous faire croire à la catastrophe alors même qu’elle a été jusqu’ici incapable de s’adapter de façon pertinente aux nouveaux comportements de consommation de la musique liés à la révolution digitale. Et plutôt que de pleurer les temps anciens qu’elle facilite la gestion des droits au niveau européen, véritable obstacle au développement des plates-formes de distribution numérique.
En effet, le rapport annuel 2008 de la SACEM permet, encore une fois, de fortement relativiser les discours catastrophiques des acteurs de la filière musicale. Non,la situation est très loin d’être catastrophique du point de vue des artistes en termes de droits perçus.
Les chiffres 2008 affichent une très faible baisse des droits perçus (-0,4%) soit 755,8 Millions €, soit leur niveau de 2006 (voir graphique) . On est donc très loin du discours des maisons de disque qui constatent une baisse beaucoup plus significative de leurs ventes depuis plusieurs années et donc de leur chiffre d’affaires (pour celles qui ne sont pas éditrices et donc détentrices des droits de diffusion).

source: SACEM, rapport annuel 2008
Les montants des droits au titre de la copie privée sont quant à eux en légère baisse (-4,2%, voir graphique) malgré la multiplication des supports taxés par les décisions de la commission Albis (voir article sur cette commission), preuve que les consommateurs achètent de nombreux supports à l’étranger par le biais d’Internet pour échapper à cette taxe incohérente (taxer la copie privée alors même qu’elle est interdite par la loi est une belle incohérence de notre droit fiscal).

source: SACEM, rapport annuel 2008
Si la SACEM se plaît à mettre en avant la baisse des droits liés aux supports physiques (disques et DVD), elle ne met jamais en avant la progression des plates formes de distribution numériques, ou pour dire simplement qu’elles ne compensent pas à ce jour la baisse des revenus physiques. Constatons tout de même avec la SACEM que la progression des droits liés aux ventes numériques est de 41 % en 2008 (voir graphique) : c’est la catégorie de droits qui croît le plus fortement depuis deux ans !


source : SACEM, rapport annuel 2008
Il serait temps en 2009 que l’industrie musicale cesse de nous faire croire à la catastrophe alors même qu’elle a été jusqu’ici incapable de s’adapter de façon pertinente aux nouveaux comportements de consommation de la musique liés à la révolution digitale. Et plutôt que de pleurer les temps anciens qu’elle facilite la gestion des droits au niveau européen, véritable obstacle au développement des plates-formes de distribution numérique.
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Crise de la musique : quelle crise ? Analyse du rapport 2007 de la SACEM
30/08/2008 17:13 Filed in:
Droits numériques et protection des
auteurs | Revenus
artistes
Le rapport d’activité de
la SACEM pour l’année 2007
est enfin disponible (28/08/2008). Il permet de
se rendre compte que la crise dans
l’industrie musicale est une crise des
supports et des modèles de distribution mais pas
des revenus des artistes en France. En effet,
contrairement à l’an dernier où les
revenus avaient très légèrement diminué (cf.
article du 30/09/2007 sur ce sujet), les
perceptions sont en hausse de 0,4% en 2007.
Les sommes collectées s’élèvent donc en 2007 à 759,1 millions d’euros.
Les taxes sur la copie privée fixée par la commission Albis (en sursis depuis un arrêt du conseil d’Etat sur la fixation des montants, cf. articles ici) progressent toujours, grâce à l’inclusion des clés USB, et depuis le 1er mai 2008 des téléphones mobiles disposant d’une capacité de stockage, et représentent un total de 51,5 millions d’euros, soit 6,8% des recettes. (cf. graphique ci-dessous)
L’analyse des revenus perçus montre une très forte stabilité des principales sources de revenus : la télévision 26,6%, diffusion de musique enregistrée (boîtes de nuit, magasins, etc...) 21,1%, les CD, DVD 16,5%. Cette hiérarchie des perceptions évolue peu dans le temps et démontre bien que contrairement à ce que soutiennent de nombreux acteurs industriels, la crise de la musique est celle des producteurs de phonogrammes et des distributeurs en aucun cas celle des artistes. Le lobbying intense des maisons de disque a conduit à la rédaction d’un rapport (Rapport Olivennes) qui débouchera sur des mesures légales en France très problématique du point de vue du respect de la vie privée des utilisateurs d’Internet. On invoque les artistes et la création mais ces mesures ne sont destinés qu’à protéger les maisons de disque elles-mêmes.
Mais qui diffuse ces informations ? Très peu d’articles sont produits sur le sujet car cela met en porte à faux tout le discours des acteurs industriels qui dans l’ensemble est peu relayé par les artistes eux-mêmes. Normal, collectivement, leurs revenus n’ont pas baissé depuis 2000 !
Les sommes collectées s’élèvent donc en 2007 à 759,1 millions d’euros.

Les taxes sur la copie privée fixée par la commission Albis (en sursis depuis un arrêt du conseil d’Etat sur la fixation des montants, cf. articles ici) progressent toujours, grâce à l’inclusion des clés USB, et depuis le 1er mai 2008 des téléphones mobiles disposant d’une capacité de stockage, et représentent un total de 51,5 millions d’euros, soit 6,8% des recettes. (cf. graphique ci-dessous)

L’analyse des revenus perçus montre une très forte stabilité des principales sources de revenus : la télévision 26,6%, diffusion de musique enregistrée (boîtes de nuit, magasins, etc...) 21,1%, les CD, DVD 16,5%. Cette hiérarchie des perceptions évolue peu dans le temps et démontre bien que contrairement à ce que soutiennent de nombreux acteurs industriels, la crise de la musique est celle des producteurs de phonogrammes et des distributeurs en aucun cas celle des artistes. Le lobbying intense des maisons de disque a conduit à la rédaction d’un rapport (Rapport Olivennes) qui débouchera sur des mesures légales en France très problématique du point de vue du respect de la vie privée des utilisateurs d’Internet. On invoque les artistes et la création mais ces mesures ne sont destinés qu’à protéger les maisons de disque elles-mêmes.
Mais qui diffuse ces informations ? Très peu d’articles sont produits sur le sujet car cela met en porte à faux tout le discours des acteurs industriels qui dans l’ensemble est peu relayé par les artistes eux-mêmes. Normal, collectivement, leurs revenus n’ont pas baissé depuis 2000 !
Le marché des droits en 2006: Rapport de la SACEM
La SACEM vient de mettre en ligne sont rapport pour
l'année 2006 (disponible ici).
L'extrait suivant traduit bien l'évolution du marché des droits :"Côté bilan d’activité, pour la première fois depuis 1992, l’exercice 2006 s’est conclu sur une stagnation des perceptions (-0,2%),résultat essentiellement dû à la chute de 10,2% des droits perçus au titre du secteur phonographique. Les droits provenant de la diffusion publique ont eux progressé de 5,9%, lespectacle vivant continuant de faire preuve d’une excellente santé"
.
Les droits pour la copie privée diminue également à 49,7 millions €. Il s'agit donc de la première fois depuis 1992 que les droits collectés diminuent (très faiblement cependant -0,2%). La colelcte sur les CD et DVD diminuent de 9,9% mais dans le même temps, les droits collectés sur le spectacle vivant progressent fortement (+7,4%) avec une très forte progression sur les tournées (+29,1%).
Globalement on est donc encore très loin de la notion de crise de la musique telle que l'industrie du disque s'évertue à faire passer dans les médias. Après une progression continuelle des droits collectés, 2006 marque un tournant dans la structure des droits collectés traduisant l'évolution de l'industrie musicale. Les concerts constituent désormais une alternative importante pour les maisons de disques à tel point que certaines rachètent des tourneurs.
L'extrait suivant traduit bien l'évolution du marché des droits :"Côté bilan d’activité, pour la première fois depuis 1992, l’exercice 2006 s’est conclu sur une stagnation des perceptions (-0,2%),résultat essentiellement dû à la chute de 10,2% des droits perçus au titre du secteur phonographique. Les droits provenant de la diffusion publique ont eux progressé de 5,9%, lespectacle vivant continuant de faire preuve d’une excellente santé"

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Les droits pour la copie privée diminue également à 49,7 millions €. Il s'agit donc de la première fois depuis 1992 que les droits collectés diminuent (très faiblement cependant -0,2%). La colelcte sur les CD et DVD diminuent de 9,9% mais dans le même temps, les droits collectés sur le spectacle vivant progressent fortement (+7,4%) avec une très forte progression sur les tournées (+29,1%).
Globalement on est donc encore très loin de la notion de crise de la musique telle que l'industrie du disque s'évertue à faire passer dans les médias. Après une progression continuelle des droits collectés, 2006 marque un tournant dans la structure des droits collectés traduisant l'évolution de l'industrie musicale. Les concerts constituent désormais une alternative importante pour les maisons de disques à tel point que certaines rachètent des tourneurs.