Les résultats présentés hier par Apple vont à l'encontre des attentes du marché. Là où les experts attendaient un tassement des ventes d'iPod, Apple annonce des ventes de 8,729 millions d'Ipod sur le trimestre se clôturant en septembre! Apple aura écoulé en 2006 (septembre à septembre) plus de 39 millions d'iPod. Ce susccès incontestable masque une réalité moins rose du côté des ventes de la plate-forme Itunes. Après avoir connu une très forte progression en 2005, les revenus liés à la plate-forme diminue depuis le premier trimestre fiscal 2006, passant de 492 millions de $ à 452 millions de $. Plus il y a d'iPod, moins la plate-forme génère de revenus ! Où est le bug ? Depuis son lancement, Apple a écoulé 67 261 000 d'iPod. Cette base installée devrait générer des revenus croissants sur la plate-forme iTunes, ce qui a été le cas jusqu'au 1er trimestre 2006. L'ajout de contenus vidéos (clips, émissions de TV, films) n'a pas augmenté le revenu moyen par iPod vendu. Il faut donc se rendre à l'évidence que le remplissage des iPods se fait par d'autres biais: piratage, autres plate-formes de téléchargement (eMusic par exemple), numérisation de sa CDthèque. Bref, malgré la progression des ventes de musique sous le format numérique, les résultats d'Apple montrent que l'on est encore loin d'un basculement complet vers le modèle payant. L'arrivée des plates-formes sans DRM (eMusic) risque de mettre la pression sur iTunes. Est-ce là une stratégie délibérée des maisons de disque, ou bien une simple expérience?

Les annonces de début janvier 2006 d'Apple manifestent d'une réussite totale de l'iPod : 14,043 millions d'unités ont été vendues sur le premier trimestre fiscal 2006 (oct-nov-déc 2005), soit une progression de 207% ! Le chiffre d'affaires d'Apple dans ce domaine est quasiment deux fois supérieur à celui des ordinateurs désormais. Ce qui a de plus incroyable, c'est la quasi déroute des concurrents tant dans le domaine des baladeurs numériques et dans la vente en ligne de musique. Rio a jeté l'éponge sur le marché des baladeurs et Creative est bien à la peine; ses résultats financiers le montrent. Imiter pas à pas l'iPod ne lui réussit pas aussi bien qu'on pouvait le penser. Napster ne semble pas en ce début d'année dans une forme éblouissante puisque cette entreprise a procédé à des licenciements. Le modèle d'iTunes semble indétronable, même si les maisons de disque semblent désormais vouloir remettre en cause l'hégémonie d'Apple et son modèle à prix unique. L'année 2006 nous dira si Apple à les ressources suffisantes pour affronter celles-ci. La diversification dans la vidéo ouvre de toute évidence à Apple une importante diversification des revenus et desserre l'étau. D'autant que la position de force de Steve Jobs chez Disney lui assure une position clé dans l'industrie vidéo.